Mais pourquoi la plupart de mes dosimètres me restituent après analyse des valeurs nulles ?  L’exposition aux rayonnements X pour les vétérinaires en radiodiagnostics planaires au contact de l’animal

Le 8 avril 2025

Blog _ radioprotection vétérinaire

Mais pourquoi la plupart de mes dosimètres me restituent après analyse des valeurs nulles ?  L’exposition aux rayonnements X pour les vétérinaires en radiodiagnostics planaires au contact de l’animal

Lorsqu’on travaille en clinique vétérinaire et qu’on pratique régulièrement des radiographies planaires, la question de l’exposition aux rayonnements X est tout sauf anodine.

Alors quand, après plusieurs semaines ou mois de travail, on reçoit les résultats du dosimètre à lecture différée (passif) … et qu’il indique une dose nulle sur 12 mois, cela peut surprendre, voire inquiéter.

Est-ce que le dosimètre fonctionne vraiment ? Ai-je mal utilisé ma protection ? Est-ce normal ?

Pas de panique, on vous explique.

 

 

Le dosimètre à lecture différée (passif) et comme  votre « boîte noire personnelle « 

 

Le dosimètre à lecture différée (passif) est un petit dispositif nominatif que vous devez porter, en général fixé sur votre blouse et sous votre tablier plombé. Il ne donne pas de lecture immédiate comme un radiamètre, mais enregistre silencieusement l’accumulation de dose au fil du temps. Il est ensuite envoyé à un laboratoire pour analyse.

Son rôle ? Primo s’assurer tel un marqueur que vous ne dépassiez pas les seuils et limites réglementaires de doses liées à l’exposition aux rayonnements X dans le cadre de votre activité professionnelle. Deusio évaluer l’exposition radiologique aux rayonnements dans le cadre de votre activité professionnelle.

 

Radiodiagnostic vétérinaire : pourquoi si peu d’exposition sur un port pour une période trimestrielle ?

 

 

Il est important de comprendre qu’un dosimètre à lecture différée (passif) ne détecte pas tout. En France, les dosimètres nominatifs à lecture différée (passifs) utilisés dans le cadre de la radioprotection (type RPL, TLD ou OSL) ont généralement un seuil de détection qui commence à partir de 50 microsieverts (µSv) et qui s’étend jusqu’à 90 microsieverts (µSv) pour une période de port pouvant varier de 1 mois à 3 mois pour les médecins vétérinaires et leurs assistants.

 

IMPORTANT : Il est essentiel de rappeler que le seuil réglementaire de doses pour le public et les travailleurs non-classés radiologiquement est fixé à 80 microsieverts (µSv) par mois et par individu. C’est pourquoi le choix du suivi dosimétrique nominatif à lecture différée (passifs) doit se faire de préférence avec l’avis d’un radioprotectionniste désigné, et en ayant réalisé au préalable un pré-estimatif nominatif de doses radiologiques qui informe, comme son nom l’indique, des doses susceptibles d’être reçues cumulativement sur une période de 12 mois et qui repose sur une évaluation réalisée par radiamétrie fixant au moyen d’un instrument de mesure plus précis qu’un dosimètre de l’exposition maximale susceptible d’être reçu au poste de travail.

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Cela signifie que :

Si votre exposition cumulée pendant cette période est inférieure à 50 ou 90 µSv, la lecture sera indiquée comme « dose non significative » ou « 0 » sur le rapport d’analyse du laboratoire de dosimétrie.

En d’autres termes, si votre dosimètre indique « 0 », cela ne veut pas dire qu’aucune radiation ne vous a touché — mais simplement que la dose reçue est si faible qu’elle reste en dessous du seuil mesurable par le dosimètre à lecture différée (passif).

 

Dans le cas d’un vétérinaire qui réalise des radiographies planaires au contact des animaux, plusieurs facteurs expliquent la faible (voire nulle) dose mesurée :

  • Le port du tablier plombé : Ce dernier bloque efficacement les rayons X et protège les organes vitaux. Et puisque le dosimètre est porté sous ce tablier, il n’enregistre que les rayonnements ayant traversé la protection. Autrement dit : peu ou pas de rayons = zéro dose.

  • Durée d’exposition très brève : Chaque cliché radiographique dure une fraction de seconde. Même en multipliant les examens, le cumul reste souvent très bas sur un trimestre ou un semestre.

  • Distance et position : Même si vous êtes près de l’animal, le positionnement hors du faisceau direct et le respect des bonnes pratiques réduisent fortement l’exposition.

 

 

 

Alors, une dose dosimétrique de zéro, c’est bon signe ?

 

Oui, généralement ! Cela signifie que les protections sont bien utilisées, les procédures respectées, et que votre exposition reste en dessous des seuils de détection du dosimètre. C’est rassurant, tant pour vous que pour votre employeur et le médecin du travail.

Mais attention : une dose nulle n’est pas toujours synonyme d’absence totale d’exposition. Cela signifie simplement que l’exposition reste sous le seuil de détection du dosimètre (qui commence à partir de 50 microsieverts jusqu’à 90 microsieverts, en fonction de la technologie choisie RPL, TLD ou OSL).

Il ne faut donc pas relâcher sa vigilance pour autant.

 

 

À retenir

  • Le dosimètre à lecture différée (passif) peut ne pas voir  pas à travers le tablier plombé.

  • Il enregistre une dose cumulée sur plusieurs semaines avec un seuil de détection de dose qui commence à partir de à 50 µSv ou 100 µSv, selon la technologie du dosimètre.

  • le seuil réglementaire de doses pour le public et les travailleurs non-classés radiologiquement est fixé à 80 microsieverts (µSv) par mois et par individu.

 

  • Suivi dosimétrique nominatif à lecture différée (passif) doit se faire de préférence avec l’avis d’un radioprotectionniste désigné par l’établissement.

 

  • Une valeur nulle est souvent le reflet de bonnes pratiques, mais pas toujours.

 

  • Cela ne dispense pas de rester vigilant, en vue de maintenir une bonne hygiène radiologique.

 

 

En résumé


Ne soyez pas frustré si votre dosimètre vous affiche un zéro. Cela veut souvent dire que vous travaillez bien, avec rigueur, et dans le respect des mesures de radioprotection.

Et ça, c’est une excellente nouvelle pour votre santé à long terme.

 

 

Références documentaires

  1. La radioprotection des travailleurs – Bilan 2011 de la surveillance dosimétrique des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants: Ce rapport de l’IRSN indique que le seuil d’enregistrement des doses en dosimétrie passive ne peut être supérieur à 0,1 mSv (100 µSv), et distingue ce seuil de la notion de limite de détection du dosimètre.docs.siseri.irsn.fr
  2. Dosimètres passifs: Ce article de laradioactivite.com mentions que les nouvelles techniques de dosimétrie passive permettent d’avoir des données inférieures à 100 µSv.laradioactivite.com
  3. La dosimétrie passive en France: Ce document de la SFRP indique que les dosimétries passives actuelles en France, telles que l’OSL, le TLD et le RPL, ont des seuils d’enregistrement entre 0,05 et 0,10 mSv.IRSN