La « radioprotection », c’est quoi exactement ?
Le 23 avril 2014
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La « radioprotection » mise le plus souvent au service de l’humain est une thématique qui protège et interroge. Essayons de faire écho à celle-ci, en commençant tout naturellement par sa définition et son étymologie.
Définition du mot « radioprotection »
La radioprotection est l’ensemble des mesures, des règles et des protocoles destinés à surveiller, prévenir et améliorer la protection de l’homme et de son environnement contre les effets indésirables, nocifs ou irréversibles induits par les rayonnements X, β, γ, α, n sur tout organisme vivant.
Étymologie et Histoire du mot racine « radio- » dans le mot « radioprotection »
Le mot racine « radio- » puise ses origines avec le terme « radiation », une signification d’usage dérivée de l’anglais « radiant energy » énoncé en 1816 par le radiophysicien Michael FARADAY. Le mot racine « radio- » est employé pour la première fois en 1876 par le chimiste et radiophysicien William CROOKES avec le mot dérivé de l’anglais « radiometer ». Le terme est repris en 1896 par Wilehlm RÖNTGEN pour exprimer la mesure des phénomènes d’émissions aux « rayonnements X ». Le mot racine « radio- » entre définitivement dans notre language avec Marie et Pierre Curie en 1898 pour décrire les phénomène de « rayonnements corpusculaires » avec les mots radioactif, radioactivité, radioélément et radium. Aujourd’hui beaucoup de mots dérivés s’en inspirent, notamment le mot « radioprotection ».
Compte tenu de leurs énergies et de leurs taux de présence, les rayonnements X, β, γ, α, n peuvent avoir des effets plus ou moins nocifs sur les cellules vivantes.
De cette façon, les rayonnements X, β, γ, α, n peuvent induire dans certains cas des modifications pour altérer des brins d’ADN ou des chaînes entières d’ADN, réparables ou non. On parlera d’effets stochastiques ou déterministes.
La radioprotection à la lutte contre les « rayonnements X, ß, γ, α, n » de véritables perturbateurs endocriniens
On fonde traditionnellement la toxicologie sur les travaux de Paracelse, médecin suisse du 16ème siècle, dont une maxime est particulièrement connue.
« Rien n’est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison. »
Paracelse, XIème Siècle
Selon ce principe, tout produit peut devenir nocif pour la santé s’il est consommé en excès : le soleil, l’eau, le sel, le safran, etc. En revanche, une substance considérée comme poison peut, à une dose adaptée, se révéler inoffensive ou permettre de soigner. Par exemple, l’effet « hormesis » à ce jour non-démontré sur l’homme, illustre chez la « souris » l’adaptation et le renforcement des mécanismes d’auto-défense cellulaire pour des expositions répétées à des radiations, à de très faibles doses.
Ce que la radioprotection et la toxicologie moderne ont retenu de Paracelse, c’est une relation entre l’effet et la dose. La relation « dose-effet » conduit à une progression linéaire de l’effet, selon un mécanisme logique reconnu à ce jour à partir d’une dose cumulée ou ponctuelle de 200 mSv /individu.
Ce principe prend tout son sens quand on parle d’exposition aux rayonnements ionisants et de radioprotection. On parle de différents types d’exposition et de doses reçues :
- exposition naturelle : elle est principalement causée par les rayonnements cosmiques et telluriques ;
- exposition artificielle : elle peut être d’origine multiple industrielle, médicale, recherche;
- exposition professionnelle (artificielle) : sources scellées, générateurs de rayon x et installations nucléaires ;
- exposition accidentelle : dissémination de produit radioactif en milieu naturel (exemple d’un événement majeur récent : « Fukushima »)
Dans le cas d’un accident, la dose peut être évaluée par le calcul, et doit tenir compte de l’activité de la source, de la distance, des écrans, de la géométrie des réflecteurs et des facteurs de migrations.
Les moyens pour prévenir du ou des risques radiologiques :
- Le suivi dosimétrique permet de déterminer la dose engagée ou la dose efficace pour reconstituer les dommages subit par l’organisme ciblé.
- Le suivi par radiamétrie des équipements ou source radiologique
Certaines techniques permettent de déterminer par prélèvement sanguin les taux de lymphocytes et de leucocytes, un recensement de leur population par millilitre de sang donne un indicateur probant sur le nombre d’anomalies résultantes d’une trop forte exposition.
Les « 3 principes fondamentaux » qui régissent la radioprotection
On admet trois principes fondamentaux en radioprotection, inéluctablement liés au terme source (épicentre de la diffusion des rayonnements) et quelle que soit la situation, qui sont :
JUSTIFICATION : « les sources de rayonnements ionisants doivent être utilisées que s’il n’existe aucunes autres alternatives moins dommageable.
exemple :
- Dans le secteur médical la justification d’acte radiodiagnostic par la dose engagée pour le patient doit tenir compte de la taille, de l’âge et des organes ciblés.
« Dans le cas d’analyses médicales, c’est au médecin de faire le bilan entre le bénéfice et le risque, le bénéfice que le patient retire de l’examen doit être supérieur au risque radiologique (tout patient hospitalisé est en droit de demander à recevoir un bilan des doses engagées).»
- Dans le secteur industriel la justification d’intervention humaine en milieu nucléarisé pour la maintenance d’équipement.
OPTIMISATION : » En radioprotection industrielle et médicale, on considère cette étape comme la recherche du moyen ou de la méthode qui permettra de diminuer le risque d’exposition au minimum. Ces effets sont relatifs au principe précaution dit « ALARA » (As Low As Reasonably Achievable). »
LIMITATION : « Il existe des limites annuelles d’expositions à ne pas dépasser : elles sont les plus basses possible, afin d’éviter l’apparition d’effets stochastiques. Chaque pays définit des limites réglementaires en fonction des recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ».
La radioprotection en « France »
En France, la radioprotection est définie par la loi comme « la protection contre les rayonnements ionisants, c’est-à-dire l’ensemble des règles, des procédures et des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits sur les personnes, directement ou indirectement, y compris par les atteintes portées à l’environnement ».
Pour le code de la santé publique, est défini comme « l’ensemble de mesures destinées à assurer la protection sanitaire de la population et des travailleurs au regard de l’exposition aux rayonnements ionisants ».
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) devenue depuis mai 2006 une autorité administrative indépendante, avec l’appui technique de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Cette dernière entité est placée sous la tutelle conjointe de différents ministères.
Les établissements détenant une source de rayonnements ionisants sont astreints à l’application du code de la santé publique et du code du travail.
Les limites annuelles de dose efficace en vigueur soit :
- pour le public : 1 mSv / individu sur 12 mois glissants
- pour les travailleurs : 20 mSv pour 12 mois glissants
Rappel : les travailleurs de -18 ans ne doivent également pas dépasser 3/10 des limites.
Christophe Navarro (Auteur)
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